Les soft skills sont de plus en plus recherchées par les employeurs. Dans un monde où les connaissances techniques périment toujours plus vite, ce sont les compétences majeures du 21è siècle. A l’autre bout de la chaîne, les jeunes de milieux modestes connaissent peu la notion ou en sous-estiment l’importance lors des recrutements. Arrivant mal préparés en entretien, ils ne mettent pas en avant ce qui, dans leur parcours, peut pourtant représenter de vrais atouts : adaptabilité, ténacité, débrouillardise, curiosité…
Les softs skills : des compétences recherchées par les employeurs
L’identification des compétences transversales devient de plus en plus un enjeu majeur de recrutement : elles représentent les compétences d’avenir, notamment face aux compétences techniques qui ont une durée de vie limitée (estimée à 2,5 ans selon l’OCDE). Les identifier lors du processus d’embauche permet d’assurer une meilleure adéquation entre le candidat et le poste et ainsi éviter des ruptures de période d’essai. Selon une étude LinkedIn de 2019, 89% des managers estiment que les ruptures de période d’essai sont liées à un déficit de soft skills. Enfin, elles sont aussi un enjeu pour l’évolution de carrière et le niveau de rémunération puisqu’elles expliquent 20% des écarts de rémunération à niveau de diplôme équivalent (CEREQ – 2019).
Les softs skills : Piège ou opportunités pour les jeunes diplômés ?
Pour les jeunes de milieux modestes qu’Article 1 accompagnent, ces compétences transversales constituent à la fois un piège et une opportunité : L’association constate combien les jeunes de milieux défavorisés maîtrisent mal cette notion. N’ayant pas été sensibilisés à leur importance, ils ne les mettent pas en avant dans leurs candidatures. Certains, aux parcours atypiques, peuvent même s’auto-censurer en ne mentionnant pas sur leurs CV des compétences qu’ils ont pu acquérir dans des expériences informelles ou moins valorisées socialement.
Pourtant, la prise en compte des soft skills peut être une vraie opportunité pour les jeunes de milieux modestes. Leur histoire est souvent jalonnée d’obstacles qu’ils ont dû franchir pour pouvoir par exemple accéder à certaines filières d’études, ou les financer. Elles peuvent se transformer en atout lorsque les recruteurs s’aperçoivent qu’un candidat a développé une compétence transversale intéressante pour le poste à pourvoir dans le cadre d’une pratique sportive ou d’un petit boulot, par exemple.
C’est pourquoi, depuis 2019, le programme Jobready.fr d’Article 1 accompagne ces jeunes à identifier leurs points forts et à les valoriser auprès des recruteurs. Il combine un outil digital qui traduit les expériences en compétences (chatbot à retrouver sur jobready.fr) et des ateliers organisés en présentiel dans les universités, les missions locales, les associations de quartiers…
La balle dans le camp des recruteurs !
Mais pour que la boucle soit complète, il faut également accompagner les managers pour les aider à objectiver les softs skills dans leurs processus de recrutement. En effet, celles-ci sont moins évidentes à jauger qu’un niveau de diplôme. On constate donc que certains recruteurs se focalisent sur des critères rassurants, mais discriminants (j’embauche ce candidat parce qu’il partage mes codes, qu’il a fait la même école que moi…).
Pourtant, il est aujourd’hui fondamental pour les sociétés de diversifier leur vivier de talent. C’est une question de performance pour l’organisation. Les soft skills permettent justement d’identifier des formes de talents pluriels et de tendre vers un recrutement plus inclusif. Il s’agit d’un véritable levier pour agir en faveur de l’égalité des chances et renforcer une politique réelle de diversité et d’inclusion.