Etudiant en dernière année d’école de commerce à l’ESC Clermont, Anas agit aux côtés de l’association Passeport Avenir afin d’aider les jeunes issus de milieux populaires. Et de leur donner les moyens de réussir.
Parle-nous de ton parcours…
Né aux portes du désert au Maroc, je suis venu en France à l’âge de 10 ans avec ma famille. Lorsque j’étais au collège, en Zone d’Education Prioritaire à Evry, les choses se sont mal passées pour moi et sur décision de mon père, j’ai quitté la banlieue pour un lycée de Paris situé dans le 17e arrondissement. Là, j’étais parmi les meilleurs de ma classe. A Paris, j’ai eu la chance de rencontrer des professeurs qui ont cru en moi et je n’ai pas voulu les décevoir. Je me souviens notamment de mon professeur de Français, Monsieur Laroche -et pourtant je n’étais pas très bon dans cette matière !- et de ma prof de physique qui m’ont soutenu. Peut-être que sans eux, je ne serais pas là aujourd’hui en train de répondre à tes questions.
Après ça, tout s’est enchaîné, prépa HEC, voie économique. Pour un mec qui avait 6 de moyenne en Sciences Economiques et sociales en seconde, ça prouve qu’il ne faut surtout pas se laisser guider par les notes ! Puis école de commerce ESC Clermont, des stages passionnants, comme en Russie, pour l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver pendant trois mois.
Aujourd’hui, je suis en dernière année à l’ESC Clermont en alternance à la Fédération Française de Tennis, dans l’organisation du tournoi de Roland Garros. Je suis spécialisé en marketing relationnel.
Comment as-tu connu Passeport Avenir ?
J’ai connu Passeport Avenir en 2013. La première fois que j’ai entendu parler de cette association, je me suis dit “Wahou !!! Pourquoi n’en ai-je pas entendu parler quelques années plus tôt ?”. J’ai eu plusieurs tuteurs exceptionnels, François Lamblin et Sylvain Huin, qui m’ont beaucoup apporté. Tous les deux ingénieurs chez Accenture, donc rien à voir avec le commerce. Et pourtant, ils m’ont permis de construire un réseau. Dans un ce réseau, certains sont devenus des amis. François et Sylvain m’ont également aidé sur les CV, les lettres de motivations, les contacts professionnels.
D’ailleurs petite anecdote… J’ai postulé à plusieurs reprises chez Accenture. Quatre fois, mon CV a été rejeté! Grâce à un atelier collectif de Passeport Avenir à l’ESC, j’ai pu rencontrer la directrice d’Accenture à Clermont pour le projet Michelin, qui m’a écouté et m’a fait confiance en soutenant ma candidature. Et elle a eu raison : j’y suis resté plus d’un an.
Au sein de la communauté des Different Leaders, J’ai rencontré des personnes que je n’aurais jamais imaginé rencontrer comme le PDG de Microsoft International Jean-Philippe Courtois ou encore la patronne de Citroën Linda Jackson.
Je me souviens avoir discuté avec Christian Nibourel, le président d’Accenture France & Benelux, lors des dix ans de l’association, comme si c’était un “collègue”. Je n’en revenais pas.
Passeport Avenir, qu’est-ce que cela t’évoque ?
Une main tendue, un moyen d’être engagé, d’avoir des moyens qui permettent de réussir.
Pourquoi as-tu souhaité t’engager ?
C’est l’envie de redonner ce qu’on m’a donné. Selon la classe sociale d’où l’on vient, on a plus ou moins de chance. Je veux rendre la pareille, aider les jeunes, permettre aux jeunes de se rendre compte de l’importance des études.
Je souhaite permettre aux jeunes de faire la rencontre de personnes inspirantes afin qu’ils puissent se motiver grâce à leur expérience et se dire qu’ils peuvent réussir autant voire plus qu’eux.
Mon projet est de faire en sorte que notre communauté des DL[Different Leaders] puisse avoir un plus gros impact sur les décisions politiques, économiques dans le pays.
Quel message as-tu envie d’adresser dire aux jeunes ?
J’ai envie de leur dire que tout est possible dans la vie ; ils peuvent réussir et réaliser leur rêve. Ensuite, je pense que les études sont très importantes car cela leur permet d’ouvrir d’autres horizons.
Interview réalisée par Boris, Different Leaders
Photo de Maonghe.M