Angélique

Evry

"En prépa, j’ai pris la reproduction de l’élite en pleine face."

J’ai grandi à Évry. Mes parents sont immigrés cambodgiens. Très tôt, grâce à mes lectures, j’ai eu envie de m’émanciper. J’ai toujours été une très bonne élève. En raison des tensions à la maison, mon père travaillant beaucoup, nous avons été placés, avec mon frère, dans un internat catholique de la fin du collège à la fin du lycée. J’aurais préféré rester là où j’étais mais l’aide sociale en a décidé autrement.

À l’internat, j’ai côtoyé un autre milieu. Il m’a fallu 1 an pour m’intégrer, je n’avais pas les codes, je ne pratiquais pas les mêmes loisirs, je ne portais pas les marques que mes camarades appréciaient. Après la mention très bien au bac scientifique, j’ai intégré la classe prépa Saint-Louis, au cœur du quartier Latin à Paris. J’ai pris la reproduction de l’élite en pleine face. J’ai vécu une sale période, mais je me suis accrochée. J’en ai gardé une difficulté avec l’apprentissage formel.

Désormais, j’apprends par moi-même. J’avais hâte de revenir dans le public. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à voyager et à m’engager dans des associations, en particulier des échanges franco-japonais. J’ai découvert le programme MA1SON d’Article 1 quand j’ai été acceptée à l’école d’ingénieurs Polytech Sorbonne. J’ai envoyé une lettre de motivation expliquant que j’avais le profil parfait avec mes années en collectivité. Depuis, j’occupe un studio à la résidence de la Porte de Vanves. C’est fantastique, je ne pouvais trouver mieux. Ici, quand on se sent seule, il suffit de descendre un étage et de toquer à une porte et on prend un grand bol d’air positif. Tout le monde est engagé en parallèle de ses études. C’est très stimulant.