Faïmath

Je suis originaire du Togo. Avec ma famille, nous sommes arrivés en France lorsque j’avais 7 ans et nous nous sommes installés à Asnières-sur-Seine. J’ai pris conscience de la possibilité de faire des études longues lorsque j’ai rejoint le conseil municipal des jeunes et fréquenté d’autres milieux. À ce moment-là j’ai compris que d’autres perspectives étaient possibles. Notre collège ZEP André Malraux avait un partenariat avec Janson de Sailly pour les élèves boursiers les plus méritants. J’ai toujours eu de très bonnes notes, mais je n’étais pas boursière, je ne pouvais pas en bénéficier. J’ai néanmoins, par moi-même, candidaté pour rejoindre le lycée en classe bilingue allemand/français. J’avais peu de chance n’étant pas bilingue, je le savais, mais je voulais qu’ils me repèrent pour au moins accéder à la classe européenne. Ce qui a été le cas. J’étais heureuse d’avoir réussi à passer ce cap par moi-même. Cela a été une source de grande fierté. Malheureusement, très vite après avoir été acceptée, notre famille a connu des difficultés. Mon parcours s’en est ressenti, j’ai dû redoubler une année, car je n’ai pu me présenter aux examens, mais comme j’avais un an d’avance, ce n’était pas grave. Aujourd’hui, je suis en 3e année d’histoire de l’art à la Sorbonne et je bénéficie du programme MA1SON d’Article 1, rue Didot. J’aimerais dans le futur devenir commissaire d’exposition, en me spécialisant dans l’art contemporain africain, vivant et plastique. Je suis convaincue d’avoir bien réussi parce que j’ai connu l’échec. J’ai appris de mes expériences. C’est une force qui m’a rendue encore plus libre, toujours plus déterminée dans l’affirmation de mes choix. Je sais ce que j’aime vraiment.