Jordan

Orange

"Comme l'explique Pierre Bourdieu, il y a les héritiers et parfois il y a les autres."

Ma mère est éthiopienne, mon père indien. Tous deux sont arrivés en France pour échapper à la pauvreté.

J’ai passé toute mon enfance à Orange. Je n’ai connu aucune difficulté scolaire, c’était facile pour moi je correspondais au profil attendu. Au moment du bac, j’ai découvert un peu par hasard les prépas. Le manque d’informations a été une source d’indécision. J’ai été accepté en prépa à Antibes, puis j’ai rejoint l’EM Lyon. Ce choix a donné lieu à une grosse interrogation.

Allais-je faire un prêt de 45 000 euros pour financer les 15 000 euros de frais de scolarité annuels ? Ce n’était pas évident. Mes parents m’ont fait confiance. Et j’ai contracté un emprunt. L’une des barrières que l’on rencontre lorsqu’on est fils d’immigrés, d’un milieu modeste et d’une ville de taille moyenne, c’est le réseau, comment y avoir accès, comment en créer un quand on n’est pas initialement connecté ?

C’est à ce moment-là qu’Article 1 a joué un rôle primordial. Pour moi l’analyse de Bourdieu s’entend encore, il y a les héritiers et parfois il y a les autres. À l’école, il est plus dur d’exceller lorsque l’on n’a pas le vocabulaire ou la culture attendue. J’ai intégré les Different Leaders en janvier 2018. Puis, j’ai enchaîné par un stage à BNP Paribas comme chargé de mission pour la finance solidaire et chez Amundi dans un fonds d’investissement spécialisé dans l’économie sociale et solidaire. Je souhaite accompagner les populations les plus vulnérables pour favoriser la justice sociale. L’engagement va de soi pour moi. Quand on fait société, le principe de solidarité est nécessaire pour atteindre une paix sociale.