"Après toutes ces épreuves, je n’ai plus peur. Je sais que, d’une façon ou d’une autre, j’y arriverai."
Je suis née à Mouy en Picardie. Je suis la 4ème d’une famille de 5 enfants. J’ai toujours aimé l’école. Je suis allée au collège de ma ville en ZEP puis au lycée de Clermont en classe européenne. C’est là que j’ai découvert des élèves qui avaient l’ambition de faire des études. J’ai choisi de faire un bac S. Au moment du choix post-bac, mes parents voulaient que j’aille à Amiens. Moi, je ne voulais pas. Je me suis inscrite sans leur dire en prépa ECS au lycée Chaptal à Paris en internat. Ils l’ont un peu mal pris. Paris était loin de leur représentation. Ils ont eu peur. J’ai tenu bon. Il était inconcevable pour moi d’arrêter. Les années de prépa ont été difficiles. Je vivais à des années-lumière de cet univers.
Heureusement, je me suis retrouvée avec d’autres bénéficiaires de Télémaque et d’Article 1. On avait les mêmes préoccupations. Elles comprenaient pourquoi j’étais fatiguée. En 2ème année, j’ai perdu ma bourse et j’ai raté les concours. Il me restait l’équivalence en fac, je suis entrée en licence 3 à la Sorbonne. Pour mes parents, le nom « Sorbonne » les a rassurés. Longtemps, j’ai été en colère. Pour eux, le plus important était que je passe le permis de conduire. Ils ne comprenaient pas. Aujourd’hui, je me suis assagie. Je suis en master 1 affaires internationales et développement durable à Dauphine. Je suis entrée en lien avec Article 1 quand il m’a fallu trouver un logement. Avec mon BAFA et mes années d’internat, j’avais le profil idéal. Je bénéficie du programme MA1SON. J’y réalise aujourd’hui, avec d’autres étudiants, de nombreux projets. L’un d’eux vise à déconstruire les idées reçues. Il y a beaucoup à faire.