Pauline

Dans ma famille je suis la seule être allée à l’université. Je viens d´un petit village, près d’Uzès dans le Gard, où la priorité n’est pas donnée aux longues études. Je ne m’étais jamais vraiment imaginée en faire, j’étais juste bonne à l’école.  Ce sont mes professeur.es et mes ami.es du lycée qui m’ont poussé à présenter les concours d’entrée à Sciences Po. Je m’y suis préparée avec beaucoup de détermination et j’ai été reçue à Sciences Po Bordeaux. Ma professeure d’économie m’a fait connaitre Article 1.  J´ai eu la chance de bénéficier de leur accompagnement, par une bourse et un parrain, lors de mes premières années d´études. Pleins de portes se sont ouvertes à moi : j’ai pu partir à l’étranger et réaliser des stages, en France et au Togo. J’ai effectué ma seconde année de licence au Pérou, alors que je n’avais jamais quitté l’Europe ! Ces expériences extraordinaires ont nourri le choix de m’orienter vers le développement rural. Je termine à présent mon master Coopération International et Développement par un double diplôme avec l’université Rosario à Bogotá afin de me spécialiser sur les thématiques territoriales en Amérique Latine. Je ne sais pas encore exactement ce que je voudrais faire plus tard, mais j’aimerais bien travailler quelques années à l’étranger avant de revenir en France. Pour moi, la réussite est propre à chacun.e car c’est avant tout se sentir libre d’accomplir ce que l’on souhaite, même si c’est différent de ce qui semble avoir été décidé pour nous. Avec ma famille parfois c’est compliqué. Je mesure à leur absence d’intérêt pour ce que je fais qu’une distance s’est créée entre nous, et elle n’est pas de mon fait. Cela m’attriste, mais je reste déterminée ; et aujourd’hui mes parents me soutiennent beaucoup. Ils ont compris et accepté que je m’en aille.