En France, selon notre histoire personnelle ou notre ancrage territorial, nous ne sommes pas égaux dans notre accès à la culture, à l’école ou à l’emploi.
Dans la foulée de la crise sanitaire, la crise économique qui vient va heurter encore plus la jeunesse déjà la plus défavorisée, amplifiant ce constat d’inégalité des chances.
Pouvons-nous l’accepter ? Non, car cette situation empoisonne notre pacte républicain. Nous prenons le risque d’une explosion du sentiment d’injustice, avec son corollaire de violence et d’abandon au repli sur soi, frappant et réunissant tous ces jeunes qui, des quartiers populaires aux zones rurales, se sentent délaissés.
Plus que jamais, face à l’ampleur des périls, nous devons lutter contre les inégalités et les discriminations. Non pas par charité mais parce que nous sommes persuadés que nous devons miser sur le talent de toute la jeunesse pour trouver les solutions dont nous avons besoin.
C’est pourquoi nous, associations de divers horizons regroupées au sein de la coalition de l’Ascenseur, lançons un appel pour que l’inclusion devienne notre nouveau défi.
Aux grandes déclarations, nous préférons les actes. Nous devons forger un modèle collaboratif innovant entre le secteur privé et les acteurs de l’intérêt général.
Pour y parvenir, nous voulons mobiliser 1000 entreprises. C’est avec cet élan que nous allons pouvoir générer un changement de paradigme, en intégrant les pratiques inclusives au cœur de la vie de l’entreprise.
Face à la crise, maintenons et amplifions les efforts d’insertion professionnelle et d’accès à l’alternance pour les jeunes issus de milieux défavorisés, pour les publics migrants ou fragilisés.
Poursuivons et renouvelons les efforts d’accompagnement des jeunes dans la construction de leur orientation et de leur parcours d’études, au travers des actions de découvertes des métiers, d’accès aux stages et de mentorat.
Déployons avec encore plus d’ambition des politiques d’achats responsables auprès des organisations du secteur protégé ou de l’insertion par l’emploi.
Nous sommes prêts à faire face, dans ces mois où nous allons à notre tour être en première ligne, mais les pouvoirs publics doivent nous aider. Nous devons nouer des partenariats stratégiques, avec l’Etat et les collectivités, bien plus ambitieux autour des enjeux d’inclusion. Nos gouvernants doivent aussi protéger les associations, menacées par la crise dans leurs financements, notamment en aménageant les dispositions fiscales en faveur du mécénat.
Avec cette mobilisation du secteur privé et le soutien des pouvoirs publics, nous pouvons nous assigner un objectif fédérateur. Dès 2021, il est possible de garantir à 2 millions de jeunes, partout sur le territoire, l’accès à nos services d’inclusion : ouverture socio-culturelle, pratique sportive et artistique, prévention du décrochage scolaire, orientation choisie, engagement citoyen, accès aux études supérieures, insertion professionnelle réussie (y compris aux plus hauts niveaux de responsabilités), et accès à l’entrepreneuriat.
Il est temps de miser sur notre jeunesse, dans toute sa diversité. Est-ce une utopie ? Ce qui est utopique, c’est d’imaginer qu’il n’y a pas urgence, c’est de croire que nous pouvons réussir autrement. La crise sanitaire nous a appris que la solidarité n’est pas un luxe, elle est vitale. Aider chaque jeune à trouver sa voie sans déterminisme lié à sa naissance, ses origines et son histoire doit être notre prochaine victoire.