70 % des lycéens se disent stressés et paniqués à quelques jours de l’ouverture de la saisie des vœux sur Parcoursup. Plus de la moitié des répondants (57%) se censure dans ses choix d’études.
À quelques jours de l’ouverture de Parcoursup, plus de 600.000 lycéens de Terminale s’apprêtent à faire des choix déterminants pour leur avenir. Pour la 5ème année consécutive, Article 1 a interrogé des élèves de Terminale sur sa plateforme d’orientation post-bac INSPIRE-orientation.org, qui compte plus de 56 000 lycéens inscrits. Le constat est sans appel : ce ne sont pas seulement les vœux à exprimer qui préoccupent les jeunes, mais surtout l’orientation et les décisions qui en découlent. Pour la majorité des répondants la pression est telle qu’ils vont jusqu’à se censurer dans leurs choix et ambitions.
“ L’orientation est un moment crucial de la vie des jeunes lycéennes et lycéens. Elle marque le passage à l’âge adulte et l’ouverture vers l’enseignement supérieur et l’insertion professionnelle. Cette orientation est encore aujourd’hui synonyme de nombreuses inégalités sociales et territoriales. C’est pour cela que nous accompagnons particulièrement les jeunes de milieux populaires durant cette période.” Amel Hammouda, Directrice Générale d’Article 1.
Des choix d’orientation jugés toujours aussi complexes
A l’approche de l’ouverture de la plateforme Parcoursup pour formuler ses vœux, c’est surtout la complexité des choix d’orientation, et leurs conséquences à long terme, qui amplifient l’angoisse des jeunes.
⇨ 73 % se sentent perdus et hésitants (+5,5% vs 2023) dans leurs choix d’orientation.
⇨ 70 % se disent stressés ou paniqués (+4% vs 2023) à quelques jours de l’ouverture de la saisie des vœux sur Parcoursup.
L’autocensure est omniprésente
Le sondage mené par Article 1 révèle que plus de la moitié des répondants (58%) s’autocensure dans ses choix d’études.
Trois obstacle majeurs sont évoqués :
⇨ 55% ont le sentiment que certaines études ne leur sont pas accessibles.
⇨ 53% invoquent la peur de ne pas être à leur place dans les formations visées.
⇨ 42% estiment le niveau académique trop élevé.
Ces barrières reflètent un enjeu structurel plus large : de nombreux jeunes interrogés perçoivent le système éducatif comme inégalitaire. Plus des 2/3 estiment que l’école ne donne pas les mêmes chances de réussite à tous, renforçant le sentiment d’injustice chez les lycéens issus des classes populaires.
“L’autocensure chez les jeunes de milieu populaire est un obstacle significatif et intolérable. À niveau scolaire égal, les élèves d’origine modeste présentent une estime de soi scolaire inférieure de 15 points par rapport à leurs pairs de milieux favorisés*. C’est une des raisons pour lesquelles Article 1 s’investit au quotidien auprès de ce public pour que chaque jeune avance avec confiance et ambition vers un avenir serein.” Amel Hammouda.
Des critères dictés par le contexte économique et social
Pour 65,2 % des lycéens interrogés, une bonne orientation est synonyme de carrière. Et lorsqu’ils évoquent leurs priorités pour choisir leur orientation, les jeunes interrogés mettent en avant trois critères principaux :
⇨ Les débouchés professionnels des formations : 52,2%.
⇨ La localisation, afin de limiter les coûts liés à un déménagement : 47%.
⇨ Le coût des études : 39%.
Ces préoccupations traduisent l’impact croissant des contraintes économiques sur les choix d’orientation, particulièrement chez les jeunes issus de milieux modestes.
“Face aux différents freins économiques que subissent les jeunes issus de milieux modestes, il est essentiel que les établissements de l’enseignement supérieur œuvrent sans relâche et portent des politiques ambitieuses en matière d’ouverture sociale. C’est une condition sine qua none de l’égalité des chances.” Amel Hammouda.
Un accompagnement nécessaire pour élargir le champ des possibles
Face à ces défis, Article 1 poursuit sa mission en faveur de l’égalité des chances. À travers sa plateforme indépendante et gratuite Inspire-orientation.org, et des cycles d’ateliers en lycées, l’association accompagne chaque année des dizaines de milliers de jeunes, leur offrant des outils concrets pour mieux appréhender leurs choix post-bac. Cet accompagnement permet de sensibiliser les jeunes à l’importance de bien préparer leur orientation, d’explorer le champ des possibles, et de les aider à prendre conscience de leurs compétences et de leur potentiel. Afin que l’accompagnement soit complet, Article 1 informe les élèves sur le déroulé des candidatures dans le supérieur.
« L’orientation post-bac est une étape déterminante qui devrait permettre aux jeunes de se projeter sereinement dans leur avenir. Pourtant, pour beaucoup, cette période est synonyme de renoncement ou d’autocensure, notamment ceux issus de milieux populaires. À travers notre action, nous voulons montrer que tous les choix sont possibles, quels que soient les déterminismes sociaux ou économiques. Notre objectif est clair : garantir un accès équitable à l’information, encourager la diversité des parcours, et accompagner chaque jeune vers une trajectoire d’études qui corresponde à ses aspirations.» Amel Hammouda.
Sondage réalisé en ligne du 18 décembre 2024 au 13 janvier 2025 auprès de 140 élèves de Terminale, toutes sections confondues, dans toute la France, élèves boursiers et non boursiers, inscrits sur la plateforme gratuite et indépendante Inspire-orientation.org.