Notre appel en soutien aux étudiants touchés par les conséquences de la crise
Avec la crise sanitaire du Covid-19, les inégalités scolaires se renforcent. Le Ministre de l’Education Nationale évoque de 5 à 8 % d’élèves « perdus » quand certains élus, par exemple en Seine-Saint-Denis, évoquent plutôt entre 25 et 35 % dans les collèges et lycées des quartiers populaires.
Mais ces risques existent aussi dans l’enseignement supérieur, où nous sommes témoins d’une fragilisation accrue des étudiants les moins favorisés, touchés par les impacts de la crise.
Article 1 a interrogé ses Associés, c’est-à-dire les étudiants boursiers, individuellement accompagnés par des mentors de notre association, pour connaître leurs difficultés du fait du confinement et de ses conséquences.
Leurs réponses sont sans appel, elles sont révélatrices – sans prétendre être une enquête exhaustive – de ce que vivent les étudiants issus de milieux modestes.
A ce jour déjà, nous avons identifié 320 étudiants de L1 à M2 en universités et grandes écoles, issus des quartiers populaires ou de zones rurales, qui nous ont fait part de difficultés importantes.
Elles affectent leur capacité à suivre leurs études actuelles, mais mettent en péril aussi, après la période de confinement, leurs possibilités de stages, d’alternance, de choix d’études, avec pour certains un risque renforcé de décrochage.
UNE CONTINUITÉ PÉDAGOGIQUE MISE À MAL EN RAISON DES CONTRAINTES MATÉRIELLES
65% des étudiants issus de milieux défavorisés qui nous ont répondu rencontrent des obstacles matériels. Tout comme les jeunes collégiens et lycéens, Beaucoup n’ont pas l’environnement de travail adapté à un enseignement à distance : ils souffrent de l’exiguïté ou du bruit dans leurs logements, et d’un manque de matériel informatique. Tous ces aspects renforcent leur sentiment de stress et entravent leur capacité de concentration et d’organisation autonome.
Parmi eux, 178 jeunes nous disent ne pas avoir d’ordinateur, ou un ordinateur obsolète, ou pas de connexion pour pouvoir suivre leurs cours en ligne ou préparer leur insertion professionnelle (sans compter bien sûr ceux qui ne répondent pas, faute … d’ordinateur !).
UN AVENIR COMPROMIS
Au-delà des difficultés du moment pour suivre les cours, c’est leur avenir même qui est parfois en jeu : 72 Associés Article 1 nous ont fait remonter des difficultés à financer les besoins liés à leurs études (tests, annales et supports de révision, frais de passage des concours…) compromettant ainsi sérieusement leurs chances et leurs options pour l’année prochaine.
20% d’entre eux ont aussi perdu les offres de stages et d’alternance sur lesquelles ils pouvaient compter. Pour les étudiants issus de milieux populaires, cela signifie devoir tout recommencer à distance, sans avoir le réseau qui permet, surtout en période de crise, d’avoir de nouvelles opportunités à la hauteur de leurs projets.
UNE PRÉCARISATION FINANCIÈRE DE PLUS EN PLUS IMPORTANTE
Mais il y a plus grave : beaucoup d’étudiants doivent cumuler études et petits boulots , ou comptent sur un stage rémunéré ou une alternance, pour parvenir à boucler leur budget. Aujourd’hui, beaucoup n’y parviennent plus : 68 % des associés de Article 1 répondants ont des difficultés financières accentuées par la crise, mettant pour certains en danger leur poursuite d’études.
122 ont perdu leur job alimentaire, ou ont dû renoncer à un stage, avec une perte de revenus qu’ils évaluent en moyenne à 540 euros par mois. Par ailleurs, 80 jeunes disent désormais devoir prendre sur leur budget pour subvenir aux besoins financiers de leurs proches.
Cette fragilisation se traduit d’ores et déjà par des difficultés multiples et concrètes : 89 Associés n’arrivent plus à payer leur loyer, 71 nous disent ne plus pouvoir se nourrir correctement, 44 ne peuvent plus payer leurs factures et 33 ne vont pas pouvoir rembourser leur prêt étudiant.
AGISSONS !
Face à cette situation, nous devons agir ! Nous ne pouvons pas laisser au bord de la route les étudiants défavorisés en panne de moyens, alors qu’ils ont pourtant l’envie et le talent pour aller au bout d’études ambitieuses.
C’est pourquoi nous créons le Fonds d’Urgence Article 1, pour aider les étudiants les plus en difficulté à boucler leur année étudiante 2019-2020, sans mettre en péril la suite de leurs parcours.
Nous lançons un appel à tous ceux, particuliers et entreprises, qui veulent donner un coup de pouce à ces jeunes, Associés de Article 1, pour franchir l’obstacle de la crise et ne pas renoncer à leurs rêves :
– Vous pouvez aider en urgence 50 jeunes associés à retrouver un stage, ou un contrat d’alternance, d’ici l’été 2020, notamment au sein des entreprises partenaires de Article 1 ;
– Vous pouvez, en tant que particulier, nous aider à financer le Fonds d’Urgence Article 1, à destination de 50 étudiants : https://article-1.eu/soutenez-nous/
– Vous pouvez, en tant qu’entreprise ou organisation philanthropique, nous contacter pour échanger avec nous sur la manière de vous associer à notre appel.
Merci pour votre mobilisation. Gardons au cœur ce que nous apprend la crise du coronavirus : la solidarité n’est pas un luxe, elle est vitale. Il y a urgence à aider notre jeunesse, pour lui donner confiance en notre pays et préparer l’avenir.